| Renvois : Décisions 
                    homologuées par le juge arbitre : #29 - Le 20 decembre 
                    2001 D É C I S I O N1. Le 10 mai 2001, l'Administrateur refuse la demande d'indemnisation 
                    de la réclamante comme personne directement infectée 
                    en vertu du régime à l'intention des transfusés 
                    infectés par le VHC en se basant sur le fait que la 
                    réclamante n'avait pas fourni suffisamment de preuve 
                    qu'elle avait été infectée par le VHC 
                    pour la première fois à la suite d'une transfusion 
                    sanguine reçue au Canada durant la période des 
                    recours collectifs.  2. La réclamante renonce au droit à une audition 
                    orale et demande qu'un juge-arbitre soit saisi de la décision 
                    de l'Administrateur. 3. La réclamante réside maintenant en Alberta, 
                    mais a reçu deux unités de sang transfusées 
                    au Victoria General Hospital, à Victoria en C.-B., 
                    en novembre 1988.  4. La réclamante soutient qu'une lettre de la Croix-Rouge 
                    lui a été livrée, mais comme elle n'a 
                    pas réussi à la retrouver, elle demande que 
                    j'aille de l'avant sans la lettre.  5. Le Conseiller du Fonds indique que la lettre en question 
                    lui a probablement été envoyée par la 
                    Croix-Rouge pour l'aviser qu'elle aurait pu avoir reçu 
                    du sang infecté et qu'elle devrait subir un test de 
                    détection du virus de l'hépatite C.  6. La lettre du médecin de la réclamante précise 
                    qu'on a diagnostiqué qu'elle avait été 
                    infectée par le virus de l'hépatite C en 1995. 
                   7. Le Centre des réclamations a envoyé les 
                    dossiers des transfusions à la Société 
                    canadienne du sang avec une demande d'effectuer une enquête 
                    sur les donneurs.  8. La Société canadienne du sang avise par 
                    une lettre du 23 octobre 2000 que les donneurs des unités 
                    en question ont subi un test de détection et ont été 
                    trouvés exempts du virus de l'hépatite C.  9. L'Administrateur s'est appuyé sur l'article 8 
                    du protocole relatif à la procédure d'enquête 
                    pour refuser la réclamation.  10. La réclamante présente une demande de 
                    renvoi en alléguant que malgré le test négatif 
                    des donneurs, il y a possibilité qu'un ou l'autre des 
                    donneurs ait pu se débarrasser de la maladie au cours 
                    des 12 dernières années. Elle croit qu'il n'y 
                    a aucune autre explication à son infection par le VHC.  11. Elle soutient que, selon les connaissances médicales 
                    sur l'état pathologique en question : 
                    (a) Lorsqu'une personne est infectée par le VHC, 
                      le système de défense du corps peut guérir 
                      certains patients.  (b) Environ un quart des patients infectés par 
                      une hépatite aiguë peuvent guérir entièrement 
                      suite à un traitement.  (c) La plupart des personnes qui sont infectées 
                      par le VHC vivent avec le virus pour le reste de leur vie, 
                      mais pour certains, ce n'est pas le cas.  (d) Pour chaque 10 cas, environ 2 ou 3 patients traités 
                      se débarrassent du virus.  12. Le Conseiller du Fonds dépose ses arguments par 
                    écrit qui comprennent des lettres du docteur Frank 
                    Anderson en date du 8 août 2001; de la Société 
                    canadienne du sang en date du 16 août 2001 et du 19 
                    septembre 2001 et de Intercounty Laboratories Ltd relativement 
                    à un test du Clinical Investigative Laboratories en 
                    date du 20 septembre 2001.  13. Le Conseiller du Fonds soutient que le test de détection 
                    des anticorps du VHC chez les donneurs ou dans les unités 
                    de sang reçues par la réclamante durant la période 
                    des recours collectifs n'a révélé aucune 
                    présence des anticorps.  14. Le Conseiller du Fonds soutient que la procédure 
                    d'enquête est basée sur le test des anticorps 
                    du VHC et que la réclamante n'a présenté 
                    aucune preuve médicale à l'effet que le système 
                    sanguin d'une personne infectée peut se débarrasser 
                    de l'anticorps du VHC.  15. Le Conseiller du Fonds soutient qu'il n'y a aucune véritable 
                    possibilité que les donneurs déclarés 
                    infectés par le test de détection se soient 
                    débarrassés de la maladie.  16. Le Conseiller du Fonds mentionne que selon les récentes 
                    publications médicales sur l'hépatite C, on 
                    ne peut identifier la source d'infection dans 10 % des cas 
                    d'hépatite C.  17. Dans sa lettre du 8 août 2001, le docteur Frank 
                    Anderson présente son avis sur la question de savoir 
                    si une personne peut spontanément se débarrasser 
                    du virus ou des anticorps. Voici des extraits de son rapport 
                    :  
                    " À l'heure actuelle, le test de détection 
                      du virus (VHC, ARN) est effectué selon la méthode 
                      ACP (test d'amplification en chaîne par polymérase)
 
                      Suite à une infection par le virus de l'hépatite 
                      C, le test ACP de la personne infectée sera positif 
                      dans un délai d'une à deux semaines. Lorsque 
                      les personnes sont infectées, elles peuvent se débarrasser 
                      du virus dans environ 20 % des cas, mais elles le font habituellement 
                      dans un délai de 6 mois suite à la date d'infection. 
                      Les autres 80 % contractent une hépatite C chronique 
                      dont le degré d'activité varie. Certains patients, 
                      soit environ 25 %, verront leur état pathologique 
                      s'aggraver et contracteront une cirrhose, normalement après 
                      environ 20 ans. L'état pathologique des autres 75 
                      % ne s'aggravera à peu près pas... Il est 
                      possible que certaines personnes puissent se débarrasser 
                      spontanément du virus suite à un ACP négatif, 
                      mais il s'agit d'une infime minorité et on a pu déceler 
                      seulement certains cas isolés. Les personnes qui 
                      se sont débarrassées des anticorps ont mis 
                      vingt ans à le faire après l'infection initiale. 
                     Suite à l'infection par l'hépatite C, des 
                      anticorps se développent mais ils ne sont généralement 
                      pas décelables avant 2 ou 3 mois. Les anticorps sont 
                      généralement présents durant toute 
                      la vie. On n'a pu relever que certains cas ayant réussi 
                      à s'en débarrasser
, mais seulement après 
                      plusieurs années, en moyenne 20 ans
 la probabilité 
                      qu'une personne dont le test de détection ACP ou 
                      anti-VHC est positif et qui se serait par la suite débarrassée 
                      spontanément du VHC/ ARN et ensuite des anticorps 
                      est très rare. Il ne semblerait pas possible de pouvoir 
                      y arriver en moins de 20 ans
 Il ne semble pas qu'il 
                      serait possible de se débarrasser spontanément 
                      des anticorps durant la période des recours collectifs 
                      de 1986 à 1990, étant donné qu'il ne 
                      s'est pas écoulé 20 ans après une première 
                      date possible d'infection en 1986 ". 18. Dans le cas présent, le sang a été 
                    donné le 15 septembre 1988.  19. Le Conseiller du Fonds précise que le sang est 
                    transfusé dans un délai de trois mois après 
                    le don si le produit sanguin est gelé et en moins d'un 
                    mois lorsqu'il ne l'est pas.  20. Selon les informations qui précèdent, il 
                    semble peu probable que le virus ait été présent 
                    chez les donneurs au moment de leur don de sang et qu'ils 
                    se sont depuis cette date débarrassés de la 
                    maladie et des anticorps. Il semble peu probable que l'on 
                    puisse un jour connaître la cause de l'infection de 
                    la réclamante en cause. Selon les faits qui m'ont été 
                    présentés, je conclus que son cas doit compter 
                    parmi les 10 pour cent des cas d'hépatite C dont la 
                    source d'infection ne peut être identifiée.  21. En conséquence, je constate que selon les observations 
                    présentées, la réclamante n'a pas reçu 
                    de transfusion de sang d'un donneur déclaré 
                    anti-VHC positif durant la période des recours collectifs.  22. Par conséquent, je maintiens la décision 
                    de refus par l'Administrateur de la demande d'indemnisation 
                    de la réclamante.   EN DATE du 20 décembre 2001 à 
                    Edmonton, Alberta.  Shelley L. Meunier, c.r.Juge-arbitre
  
                    
						
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